Vue d'un tableau de bord numérique affichant des courbes de télémétrie en temps réel avec une voiture de course sur circuit en arrière-plan
Publié le 12 mai 2025

Vous venez d’investir dans un système de télémétrie mais vous vous sentez submergé par des graphiques complexes et des données intimidantes ? Vous n’êtes pas seul. La clé n’est pas de tout analyser, mais de savoir écouter ce que votre kart essaie de vous dire. Cet article vous offre une méthode pas-à-pas pour traduire les trois courbes essentielles en actions de pilotage claires et mesurables, transformant enfin cet outil en votre meilleur allié pour gagner ces précieux dixièmes de seconde.

Le sentiment est universel chez le pilote amateur : après une session, vous branchez votre MyChron ou Alfano à l’ordinateur, et un écran rempli de lignes colorées et de chiffres apparaît. La frustration s’installe rapidement. On vous a dit que la télémétrie était la clé pour progresser, mais face à cette avalanche d’informations, l’envie de simplement retourner en piste en se fiant à son « feeling » est forte. Les conseils habituels comme « freine plus tard » ou « accélère plus tôt » semblent évidents, mais comment les vérifier concrètement dans ce labyrinthe de données ? Les logiciels d’analyse, bien que puissants, semblent conçus pour des ingénieurs, pas pour des pilotes qui cherchent des réponses rapides entre deux roulages.

Et si le problème n’était pas la complexité des données, mais notre façon de les aborder ? La véritable révolution n’est pas de chercher à comprendre des milliers de paramètres, mais d’apprendre à poser la bonne question à vos graphiques. Il faut cesser de voir la télémétrie comme un examen final et commencer à la considérer comme un dialogue avec votre machine. Chaque courbe, chaque pic, chaque plateau est un mot que votre kart utilise pour vous raconter l’histoire de votre tour. Votre mission n’est pas de devenir un analyste de données, mais de devenir un meilleur traducteur.

Ce guide est conçu pour vous donner les clés de cette traduction. Nous allons ignorer le bruit et nous concentrer sur les signaux essentiels. Vous découvrirez une méthode simple pour superposer vos tours, identifier les erreurs invisibles comme le « coasting », et même utiliser les données pour savoir si votre châssis est bien réglé. L’objectif est de transformer chaque session d’analyse en un plan d’action clair pour la session suivante, faisant de la télémétrie non plus une source de confusion, mais votre plus fidèle coach.

Pour ceux qui préfèrent un format condensé, la vidéo suivante résume l’essentiel des points abordés dans notre guide. C’est une présentation complète pour aller droit au but et visualiser les concepts fondamentaux de l’analyse télémétrique.

Pour vous accompagner dans cette démarche, cet article est structuré pour vous guider pas à pas, des concepts de base aux techniques plus avancées. Voici le programme qui vous attend pour démystifier une bonne fois pour toutes l’analyse de vos performances.

Vitesse, RPM, G-forces : les trois courbes de télémétrie qui racontent toute l’histoire de votre tour

Face à la multitude de données disponibles, la première étape est de se concentrer sur l’essentiel. Oubliez la complexité des systèmes professionnels qui peuvent mesurer jusqu’à 2 000 paramètres simultanément. Pour un pilote de karting, l’histoire complète d’un tour est racontée par seulement trois courbes fondamentales : la vitesse, le régime moteur (RPM) et les G-forces. Comprendre leur interaction est la base de tout le dialogue télémétrique. La courbe de vitesse est votre carnet de notes : ses pics représentent vos vitesses maximales en ligne droite, et ses creux, vos vitesses minimales en virage. C’est le reflet le plus direct de votre performance.

La courbe de régime moteur (RPM) est la voix de votre moteur. Elle doit monter et descendre en parfaite harmonie avec la courbe de vitesse. Des anomalies, comme un régime qui plafonne trop tôt ou qui peine à monter, sont des indices précieux sur votre rapport de transmission ou votre carburation. Enfin, les G-forces sont le traducteur de vos actions. La courbe des G longitudinaux vous dit avec quelle intensité vous freinez (pic négatif) et accélérez (pic positif). La courbe des G latéraux, quant à elle, mesure l’intensité de votre passage en virage. Une courbe de freinage en forme de pic aigu signifie un freinage tardif et fort, tandis qu’une courbe plus arrondie indique un freinage plus progressif.

L’analyse de ces trois graphiques est déjà une mine d’or. Vous pouvez voir si vous atteignez bien le rupteur en bout de ligne droite (RPM), si votre vitesse de passage en courbe s’améliore (Vitesse), et si vos freinages sont constants et efficaces (G-forces). C’est en observant la synchronisation de ces trois éléments que vous commencez à comprendre non seulement ce qui s’est passé, mais pourquoi. Un freinage moins intense (G-force bas) qui entraîne une vitesse de passage plus faible (creux de vitesse plus bas) est une corrélation simple mais fondamentale à identifier.

La magie de la superposition : la méthode simple pour comparer vos tours et trouver les dixièmes manquants

Une fois les courbes de base comprises, la technique la plus puissante à votre disposition est la superposition. Le principe est simple : votre logiciel d’analyse vous permet d’afficher plusieurs tours sur le même graphique. En comparant votre meilleur tour à un tour moins rapide, les différences sautent aux yeux. C’est là que la fameuse ligne « delta time » (ou écart de temps) prend tout son sens. Cette courbe, généralement affichée en bas de l’écran, vous montre en temps réel où vous gagnez (la courbe descend) ou perdez (la courbe monte) du temps par rapport au tour de référence.

L’objectif n’est pas de simplement constater une perte de temps, mais de la corréler avec les autres courbes. Si vous voyez la courbe de delta monter dans une zone de freinage, superposez les courbes de vitesse et de G-forces. Vous verrez peut-être que sur votre tour le plus lent, vous avez freiné quelques mètres plus tôt (la courbe de vitesse chute avant) ou avec moins d’intensité (le pic de G-force négatif est plus bas). La superposition transforme une impression (« je pense que j’ai mal freiné ») en un fait mesurable. C’est un outil incroyablement puissant pour identifier les points de friction de votre pilotage.

Comme le souligne un expert de Fast Explore, l’intérêt de cette méthode est double. En effet, selon lui, la superposition des données télémétriques permet non seulement d’identifier où un pilote a été lent, mais aussi d’isoler précisément les moments où sa performance a été optimale, rendant ces moments reproductibles. En superposant non pas deux, mais cinq ou dix tours, vous pouvez également analyser votre constance et l’effet de la fatigue, voyant si vos points de freinage reculent ou si votre ré-accélération devient moins franche au fil des tours.

Graphique coloré montrant la superposition de plusieurs tours avec des courbes de vitesse et d'accélération parmi des tracés de circuit simplifiés

Cette visualisation claire des différences est la première étape pour construire un plan d’amélioration. Le graphique ne vous dit pas seulement « tu as perdu 2 dixièmes ici », il vous montre exactement comment : « ta vitesse minimale dans ce virage était 2 km/h plus lente parce que ton freinage a commencé 5 mètres trop tôt ». L’action corrective pour la session suivante devient alors évidente.

Le « coasting », ce mal silencieux qui tue votre chrono : comment le repérer sur votre télémétrie

Le « coasting », ou « roue libre » en français, est l’un des défauts les plus courants et les plus coûteux en temps pour un pilote débutant. Il s’agit de cette phase, parfois très courte, entre la fin du freinage et le début de l’accélération, où le pilote ne fait ni l’un ni l’autre. Le kart est en roue libre, et c’est une phase où il décélère sans raison. C’est un véritable tueur de chrono, car il s’additionne à chaque virage. Sur un graphique de télémétrie, le coasting a une signature très claire et facile à repérer.

Pour le trouver, regardez simultanément vos actions sur les pédales, qui sont souvent représentées par la courbe des G-forces longitudinaux. Une phase de freinage est un pic négatif, une phase d’accélération est un pic positif. Le coasting est le moment où la courbe reste sur la ligne du zéro G entre ces deux phases. Si vous superposez cela avec votre courbe de vitesse, vous verrez un petit plateau ou une pente de décélération très faible juste avant le point le plus bas du virage. C’est le signe que vous avez mis un temps d’hésitation avant de reprendre les gaz. L’objectif d’un pilote performant est de réduire ce temps à zéro, en enchaînant le freinage et l’accélération de la manière la plus fluide possible.

Identifier le coasting est une révélation pour beaucoup de pilotes. On peut avoir l’impression d’attaquer, mais les données prouvent le contraire. La télémétrie devient alors un outil pour travailler sur sa coordination et sa confiance. En vous concentrant sur la réduction de cette phase de roue libre dans un virage spécifique, vous verrez un impact direct sur votre chrono. La vérité du chrono est implacable : chaque instant sans action sur les pédales en zone de transition est du temps perdu. Lutter contre le coasting, c’est s’assurer que le kart est toujours soit en train de freiner pour ralentir au maximum, soit en train d’accélérer pour sortir au plus vite.

Votre télémétrie vous dit aussi si votre kart est mal réglé : apprenez à l’écouter

La télémétrie n’est pas seulement le miroir de votre pilotage ; c’est aussi la voix de votre châssis. Des comportements anormaux sur les courbes peuvent souvent indiquer un problème de réglage avant même que vous ne le ressentiez clairement au volant. Apprendre à écouter ces « chuchotements du châssis » peut vous faire gagner un temps précieux en évitant de tourner en rond avec un mauvais setup. Par exemple, une analyse fine de la courbe d’angle de volant (si vous avez le capteur) peut révéler un sous-virage ou un sur-virage chronique.

Le sous-virage (le kart ne tourne pas assez) se traduit par une courbe d’angle de volant qui augmente au milieu du virage : vous devez ajouter de l’angle pour que le kart tourne. Le sur-virage (l’arrière du kart glisse) se voit par des corrections rapides et de faible amplitude : vous êtes constamment en train de « rattraper » l’arrière. De même, la courbe de G-forces latéraux peut être très instructive. Si elle forme un pic très pointu suivi d’une chute brutale, cela peut indiquer une perte d’adhérence soudaine, peut-être due à des pneus surchauffés ou à un mauvais réglage de carrossage. Un plateau stable sur cette même courbe est le signe d’un kart équilibré qui maintient une adhérence constante tout au long du virage.

Graphique détaillant les courbes de l'angle de volant avec annotations indiquant les vibrations et micro-corrections révélant les problèmes d'adhérence du kart

Pour valider l’effet d’un changement de réglage, la télémétrie est votre seul allié objectif. Plutôt que de vous fier à une impression subjective, adoptez une approche méthodique. Ne changez qu’un seul paramètre à la fois (ex: pression des pneus, largeur de la voie arrière) et comparez les données avant et après. Le changement a-t-il augmenté votre vitesse minimale en virage ? A-t-il rendu la courbe de G-forces plus stable ? C’est le seul moyen de construire une base de connaissances solide sur le comportement de votre kart.

Plan d’action : valider un réglage avec la télémétrie

  1. Isoler le changement : N’effectuez qu’une seule modification de réglage spécifique sur le kart (ex: un tour de carrossage).
  2. Collecter les données : Réalisez une série de tours dans des conditions de piste aussi similaires que possible.
  3. Superposer et comparer : Comparez les données télémétriques de la session « avant » et « après » la modification.
  4. Valider l’impact : Analysez objectivement les effets : la vitesse de passage a-t-elle augmenté ? Le comportement est-il plus stable ?
  5. Décider et itérer : En fonction des résultats, conservez, affinez ou annulez le réglage et passez au paramètre suivant.

La télémétrie, cet outil qui prouve que le talent ne fait pas tout en karting

Dans le sport automobile, le talent et le « feeling » sont souvent perçus comme des qualités quasi mystiques. Pourtant, la télémétrie vient objectiver la performance et prouver que la vitesse est avant tout une science de détails mesurables. Un pilote peut avoir un talent naturel exceptionnel mais être terriblement inconstant. La télémétrie est l’outil qui va lui permettre de comprendre pourquoi son meilleur tour est si rapide et comment le reproduire. Elle matérialise l’écart entre un débutant et un expert, non pas en termes de courage, mais en termes de progressivité sur l’accélérateur, de vitesse de braquage ou de maintien d’une pression de freinage optimale.

Le « feeling » peut être trompeur. Un pilote peut avoir l’impression d’être rapide parce qu’il sent beaucoup de glisse et de vitesse, alors que les données montreront que cette glisse est en réalité une perte de temps. La télémétrie est ce juge impartial qui confronte la perception du pilote à la réalité du chronomètre. Elle ne ment jamais. En analysant les données, un pilote apprend à recalibrer ses sensations pour qu’elles correspondent à la performance réelle. Il apprend par exemple qu’une sortie de virage moins spectaculaire mais avec une meilleure motricité est bien plus efficace.

C’est un changement de mentalité fondamental : passer d’une approche purement intuitive à une approche analytique. Le talent reste indispensable, mais la télémétrie le canalise et l’optimise. Elle transforme un potentiel brut en une performance constante et réfléchie. C’est l’outil qui permet de travailler intelligemment, en se concentrant sur les domaines où les gains sont les plus importants, plutôt que de simplement « rouler plus » en espérant une amélioration magique.

Étude de cas : la transformation d’un talent brut

Prenons l’exemple d’un jeune pilote naturellement très rapide mais incapable de réaliser deux tours identiques. Son « feeling » lui permet de signer des chronos exceptionnels de manière sporadique. L’analyse télémétrique par superposition a révélé que ses meilleurs tours étaient dus à une phase de freinage dégressif parfaite dans un virage clé, une technique qu’il appliquait inconsciemment. En lui montrant la forme exacte de sa courbe de G-force sur ces tours de référence, son coach a pu transformer cette action instinctive en une technique consciente et reproductible. La télémétrie n’a pas créé son talent, mais elle lui a donné la clé pour le déverrouiller à volonté.

Votre « tour parfait » existe déjà, il est caché dans vos données : découvrez le « tour idéal »

L’une des fonctionnalités les plus fascinantes des logiciels de télémétrie est le « tour idéal » ou « tour théorique ». Le concept est simple : le logiciel analyse tous les tours de votre session, découpe la piste en plusieurs secteurs, et assemble vos meilleurs temps partiels pour créer un tour parfait qui n’a peut-être jamais été réalisé en une seule fois. Ce tour idéal représente votre potentiel maximal si vous parveniez à exécuter parfaitement chaque portion du circuit au sein du même tour. C’est un objectif, une cible vers laquelle tendre.

Voir l’écart entre votre meilleur tour réel et votre tour idéal est souvent très instructif. S’il y a plusieurs dixièmes de seconde d’écart, cela signifie que vous avez la vitesse en vous, mais que vous manquez de constance pour tout assembler. L’analyse consiste alors à regarder les secteurs où votre meilleur temps partiel a été réalisé pour comprendre ce que vous avez fait différemment. Peut-être avez-vous profité d’une aspiration dans une ligne droite, ou avez-vous réussi un freinage exceptionnel dans un virage. Le tour idéal vous donne les « morceaux du puzzle » de votre performance.

Il faut cependant utiliser cet outil avec discernement. Le tour idéal n’est pas toujours physiquement réalisable. Un meilleur temps dans une ligne droite peut être le résultat d’une sortie de virage précédente un peu sacrifiée, et vice-versa. Il est donc crucial de vérifier que les secteurs assemblés sont compatibles entre eux. L’idée n’est pas de chercher à reproduire ce temps à la milliseconde près, mais de s’en inspirer. Il sert de preuve que la vitesse est là, cachée dans vos données, et vous motive à travailler sur la constance pour vous en approcher le plus possible. C’est un puissant outil de visualisation de votre propre potentiel.

À retenir

  • La télémétrie n’est pas réservée aux ingénieurs ; c’est un dialogue entre vous et votre kart qui se concentre sur 3 courbes clés : vitesse, RPM et G-forces.
  • La superposition de vos tours est la technique la plus puissante pour identifier précisément où et comment vous perdez du temps par rapport à votre propre potentiel.
  • Concentrez-vous sur des problèmes concrets et mesurables comme le « coasting » (phase de roue libre) et utilisez les données pour valider objectivement chaque changement de réglage.

Le piège de la télémétrie : quand l’excès d’analyse paralyse le pilote

La télémétrie est un outil formidable, mais elle comporte un piège dans lequel de nombreux pilotes tombent : la paralysie par l’analyse (« analysis paralysis »). Submergé par la quantité de données et de possibilités, le pilote passe plus de temps à chercher le centième de seconde parfait sur son ordinateur qu’à piloter. Il se noie dans les détails, zoome sur chaque virage, compare des dizaines de tours, et finit par perdre de vue l’essentiel. Au lieu de ressortir de l’analyse avec un plan d’action clair, il en sort avec plus de doutes et de confusion. Cette surcharge cognitive est contre-productive et peut même nuire à la confiance en soi.

Pour éviter ce piège, il est crucial d’adopter une approche disciplinée. La règle du « One Thing » est ici très efficace : avant chaque analyse, définissez un seul objectif, une seule question à laquelle vous voulez répondre. Par exemple : « Comment puis-je améliorer ma vitesse de sortie dans le virage 5 ? » ou « Est-ce que je fais du coasting dans le pif-paf ? ». En vous concentrant sur un seul problème à la fois, vous transformez l’analyse en une recherche de solution ciblée plutôt qu’en une exploration sans fin. Une fois que vous avez identifié le problème et une solution potentielle, arrêtez l’analyse et concentrez-vous sur l’application en piste.

Le témoignage d’un pilote professionnel illustre parfaitement ce point. Il raconte comment, au début de sa carrière, il passait des heures à décortiquer ses données, ce qui le rendait hésitant et trop cérébral une fois au volant. Sa progression a décollé le jour où son coach lui a imposé une routine stricte : cinq minutes d’analyse après chaque session, avec pour seul objectif d’identifier une seule chose à améliorer pour la session suivante. Cette discipline l’a forcé à se concentrer sur l’essentiel et à transformer la donnée en action immédiate, libérant son esprit pour piloter à l’instinct.

La chasse aux centièmes : où se cachent les dixièmes que vous perdez à chaque tour ?

Au final, la télémétrie est une chasse au trésor où les dixièmes de seconde sont les pépites d’or. Maintenant que vous maîtrisez les outils, la question est : où chercher en priorité ? Pour un pilote débutant ou intermédiaire, les plus gros gains de temps se cachent rarement dans les freinages à la limite absolue, mais plutôt dans les phases de transition et la vitesse minimale en virage. La phase la plus critique est souvent celle qui se situe entre la fin du freinage et le début de l’accélération. C’est ici que le « coasting » fait des ravages et que la confiance joue un rôle majeur.

L’optimisation de la vitesse minimale en virage est un autre gisement de temps colossal. L’analyse télémétrique montre qu’une simple augmentation de 1 km/h de la vitesse de passage dans un virage lent peut se traduire par plusieurs dixièmes de seconde gagnés sur le tour complet, car cette vitesse supplémentaire est conservée tout au long de la ligne droite qui suit. Concentrez-vous donc sur les creux de votre courbe de vitesse. L’objectif est de rendre ces creux les moins profonds possible, en travaillant sur des trajectoires qui favorisent la vitesse de passage plutôt qu’un freinage ultra-tardif qui « casse » la vitesse.

Votre signature de pilotage se révèle dans ces détails. La télémétrie vous permet de la polir, tour après tour. Elle vous apprend à être plus doux, plus précis, et plus efficace. La chasse aux centièmes n’est pas une quête de moments de bravoure, mais une accumulation de petites perfections. Chaque graphique analysé, chaque erreur corrigée est une pierre ajoutée à l’édifice de votre performance. L’outil peut sembler complexe au premier abord, mais sa finalité est simple : vous donner les moyens de devenir une version plus rapide et plus intelligente de vous-même sur la piste.

L’étape suivante consiste à appliquer cette méthode de manière rigoureuse. Lancez votre logiciel, choisissez un seul point à améliorer pour votre prochaine sortie en piste, et transformez dès aujourd’hui vos données en vitesse pure.

Rédigé par Léa Garnier, Léa Garnier est une ingénieure de données spécialisée dans l'acquisition et l'analyse de la performance en sport automobile, avec 8 ans d'expérience auprès d'équipes de karting et de monoplaces.